Mer. 22 jan. 2025 à 20h00, Conférence de Jérémy Filthuth.
En 1804, F. Hölderlin fait paraître, à l’occasion de la Jubilatmesse de Leipzig, ses traductions de Sophocle – die Trauerpiele des Sophokles –, précédées de leurs remarques introductives : les Remarques sur Œdipe et les Remarques sur Antigone. Dans sa confrontation avec la tragédie des Grecs, le poète s’efforce de combler les insuffisances de son art. Alors que les modernes sont davantage maîtres du pathos sacré, les Anciens, comme le précise la Lettre à Carl Böhlendorff du 4 décembre 1801, l’emportent par le don d’exposition, par la translucidité de leur royaume apollinien qui parvient à s’emparer de l’élément étranger. « Mais ce qui fait tout particulièrement défaut à la poésie moderne, c’est l’école et ce qui relève du métier, c’est donc que sa démarche méthodique puisse être calculée et enseignée, et que, une fois apprise, elle puisse toujours être répétée avec confiance dans son exécution. » Est-ce une mécanicité méthodique qui est réclamée par le poète – par ce même poète qui demeure d’accord avec son correspondant « […] pour jeter au feu nos manuels d’esthétique, [ces] mauvaises compilations de conceptions insipides et bornées » ? Est-ce une démarche de l’esprit qui est exigée par les formulations pédagogiques du traducteur, en tant qu’elle doit permettre à la conscience de se mettre à l’écoute du poème qu’elle recherche ? Lors de cette modeste intervention, le but sera d’établir en quoi consiste cette école de la poésie moderne et comment elle peut s’appliquer à la tragédie. Ainsi, nous verrons, par la caractérisation de trois moments clefs de la poétologie hölderlinienne, quelles sont les conséquences du rapprochement de la poésie moderne avec les tragédies de Sophocle.
Par Jérémy Filthuth, Docteur en philosophie et enseignant au Gymnase.
Mercredi 22 janvier à 20h00
Maison de Quartier Sous-gare, Av. Dapples 50, Lausanne.