Sado-maso × sacré monothéisme!

3 décembre 2014 (séance 3).

Par Gaspard Buma et Jacques Zwahlen.

Du Cantique des cantiques aux Contes des mille et une nuits en passant par I Corinthiens 13, les trois grandes traditions monothéistes et prophétiques du monde contemporain nous instruisent toujours de l’amour comme d’un élément central et moteur de la transcendance et de l’accomplissement humain; et cela toujours dans une relation essentielle avec la douleur, la souffrance, la jalousie et la cruauté. Qu’advient-il de cette conviction, ou de cette croyance, dans une modernité laïcisée qui, héritière de cette vérité diversement selon les lieux et les périodes, l’a plus ou moins répudiée ou refoulée? Notre idée ici est que le corps individualisé, se ballotant entre peine, jouissance, angoisse et extase aux travers d’identités sexuelles désormais affranchies des repères fixes de l’évidence physiologique, serait devenu le lieu complexe de cette vérification; autrement dit de cette mise à l’épreuve du sens – ou du non sens – de l’amour. Et c’est la voie – ou l’impasse, allons savoir – du SM au sens large qui pourrait peut-être nous aider à ré-éclairer la relation de soi à l’autre, telle qu’elle se noue problématiquement entre élection, érection, orgasme et vie quotidienne.