Du 10 au 14 juillet 2023, Maison de Quartier Sous-gare,
Av. Édouard Dapples 50, 1006 Lausanne.
Cet été, le Groupe Vaudois de Philosophie a le plaisir de vous inviter à participer à un événement exceptionnel, sur cinq jours, avec le philosophe et écrivain franco-tunisien Mehdi Belhaj Kacem (MBK ci-après). Entièrement autodidacte, MBK est l’auteur de trois romans et d’une trentaine d’essais et d’ouvrages philosophiques dont, en 2020, le Système du pléonectique paru aux éditions Diaphanes. Ce dernier ouvrage, véritable somme synthétisant quinze années de travaux philosophiques, sera au cœur de ces rencontres estivales qui rassembleront un panel international d’artistes, de philosophes, de psychanalystes et de scientifiques.
S’inscrivant lui-même dans une lignée regroupant Schopenhauer, Kierkegaard, Hölderlin, Blanchot, Debord, Lacoue-Labarthe et Schürmann, MBK propose dans le Système du pléonectique une méditation sur un millier de pages autour d’une question presque unique : celle du Mal radical. Ce n’est rien de moins qu’une petite révolution à laquelle invite MBK sur ce point car, alors que la philosophie s’est toujours fourvoyée selon lui à penser le Bien d’abord et à faire du mal une privation, un dérivé, un accident, une espèce d’inconfort ontologique mais heureusement curable, le Système du pléonectique pense d’abord le Mal et voit dans tout bien quelque chose d’arraché de haute lutte à cet arrière-fond. Corollaires explorés dans le système : la condition de possibilité de la vérité, c’est le mensonge, celle de la loi, la transgression.
Le Mal est sobrement défini par MBK comme l’infliction de souffrance hors de toute nécessité vitale. Par exemple, la prédation animale provoque de la souffrance mais n’est pas un mal, tandis que les tortures, les massacres, les guerres, les viols ou encore les ravages écologiques sont autant de variations historiquement exponentielles du Mal. On comprendra qu’il n’y a de Mal, pour MBK, que dans les limites de la clôture anthropologique. Toute la question est de savoir pourquoi. Ce qui permet de comprendre de façon radicale le Mal tient en un néologisme qui donne son nom au système : le « pléonectique », qui signifie « avoir plus » et est l’épithète venant déloger « rationnel » à la suite d’« animal » dans la définition belhajkacémienne de l’homme. Toute chose en approprie d’autres (que l’on songe encore une fois à l’appropriation du corps de la proie ingérée puis digérée par le prédateur), mais ce qui distingue l’humanité de tous les autres étants, c’est sa capacité à s’approprier non seulement des choses, mais encore les lois qui les régissent afin d’obtenir un surplus en parodiant ces lois. Exemples paradigmatiques : l’agriculture, parodie de la reproduction végétale dont l’homme s’est approprié les lois et qui lui permet de constituer des stocks, de même pour la chasse, parodie de la prédation animale. Deux thèses importantes explorées par MBK dans son système et dont il sera notamment question lors de ces journées, sont que tous les développements scientifiques et techniques participent de ce schéma pléonectique et que ce schéma commence avec l’appropriation par l’homme des lois de sa propre sexualité. Les conséquences absolument déterminantes qui découlent des thèses et arguments de MBK pour la philosophie formeront ainsi le pivot de ces rencontres d’été.
Pour MBK, comme pour son ancien maître Alain Badiou, la philosophie ne produit pas elle-même de vérité, mais prend en charge selon son mode propre des vérités produites dans quatre processus (« procédures » dirait Badiou) de pensée, soit : l’art, l’amour/sexualité, la politique et la science. Le Système du pléonectique investit chacun de ces processus pour les repenser à l’aune de sa compréhension du Mal. Ces quatre processus de vérité donneront respectivement leur thématique aux quatre premières journées de ces rencontres d’été, tandis que la dernière journée sera consacrée à la vérité elle-même telle que l’interprète le Système du pléonectique. Pour plus de détail sur le déroulement de ces journées, voir le programme ci-dessous.
Toutes les personnes intéressées sont invitées à participer à ces rencontres qui ne présupposent aucune maîtrise préalable de l’œuvre de MBK de la part du public. La participation peut en outre parfaitement se faire « à la carte », selon les intérêts de chacun et n’implique donc pas de participer à l’ensemble de la semaine. Pour des questions d’organisation, il est cependant demandé aux personnes qui souhaiteraient se joindre aux repas de midi qui auront lieu à la Maison de quartier sous-gare de bien vouloir prévenir les organisateurs à l’avance à l’aide du formulaire suivant:
Programme
Lundi (Art)
10h00-12h00
Mehdi Belhaj Kacem – Conférence dialogique
14h00-15h30
Ali Benziane – « Le théâtre des fous » (visioconférence)
16h00-17h30
Table ronde
Mardi (Sexuation)
10h00-12h00
Mehdi Belhaj Kacem – Conférence dialogique
14h00-15h30
Nicolas Floury – « La question sexuelle dans le Système du pléonectique : la jouissance, la virtuosité techno-mimétique et le Mal »
16h00-17h30
Christian Dubuis-Santini – TBA. (visioconférence)
Mercredi (Politique)
10h00-12h00
Hugues Poltier – « La politique comme jeu, solution au renversement du Bien en Mal ? »
14h00-15h30
Alain Santacreu – « Jeu d’anarchie et enjeu dialectique dans le Système du pléonectique »
16h00-17h30
Michel Vanni – « Événement et déchet »
Jeudi (Science)
10h00-12h00
Mehdi Belhaj Kacem – Conférence dialogique
14h00-15h30
Vincent Pavan – TBA.
16h00-17h30
Félix Calmon – « Intelligence, contemplation et bonheur : questions à Mehdi Belhaj Kacem »
Vendredi (Vérité)
10h00-12h00
Guillaume Köstner – « Sur les sens de l’être dans le Système du pléonectique : anarchie ou analogie ?»
14h00-15h30
Ferdinand Gouzon – TBA. (visioconférence)
16h00-17h30
Tristan Edelman – « D’un cube l’autre» (visioconférence)