Toute la joie du monde

13 juin 2018 (séance 8).

Retour sur le projet spinozien avec Michel Vanni.

La pensée de Spinoza culmine au livre V de l’Ethique dans une compréhension active de la Substance divine: ce qu’il appelle amour intellectuel de Dieu. Cette compréhension aimante de la Nature et de son ordre doit selon Spinoza nous conduire à une Joie durable: une véritable béatitude. Un tel affect puissant correspond également à une connaissance dite de troisième genre, qui ne procède plus par notions générales mais saisit chaque chose singulière dans sa spécificité, en tant que mode fini de la Substance divine.

Il s’agira tout d’abord de retracer fidèlement l’enthousiasme joyeux exprimé par la conception spinozienne, avant de nous interroger sur la possibilité d’expérimenter pour nous-mêmes une telle joie compréhensive vis-à-vis du monde. En particulier, on s’interrogera sur notre capacité à saisir l’infinité de la Substance, et à saisir cette substance elle-même. Peut-on imaginer une version moins optimiste de la pensée de Spinoza, moins confiante en notre capacité de saisir l’Infini, mais qui en conserve la puissance de Joie ? On s’efforcera alors de promouvoir la possibilité d’une joie dans et de la finitude, en prenant notamment appui sur la pensée écologique de Arne Naess, elle-même inspirée librement de Spinoza.