Mercredi 19 janvier 2022.
Par Michel Vanni, membre du Groupe Vaudois de Philosophie et enseignant de gymnase.
Qu’est-ce que peut bien faire une œuvre littéraire au milieu d’une école, par exemple un gymnase vaudois ? Quels effets peut produire un texte sur les corps des élèves qui le reçoivent, et sur ceux des enseignants censés le faire passer ? J’aimerais tenter de montrer comment la situation de contrainte que représente un tel milieu scolaire peut éventuellement se transformer en une occasion de libre-passage, ou de transmission heureuse. Mais à quelles conditions ? Et selon quelle pratique toujours fragile et maladroite ? Pour ce faire, je prendrai appui sur une œuvre de l’écrivaine Marie NDiaye: Trois femmes puissantes. La “puissance” dont il est question chez Marie NDiaye a sans doute affaire ici avec notre enjeu: (s’)émanciper, c’est (s’)autoriser un déploiement, plutôt que d’affirmer des rôles figés.