La finance hante nos rêves et nos cauchemars. Nos regards sont rivés aux oscillations des cours de la bourse, et chaque jour nous vaut ses commentaires quant à l’état de la “confiance des marchés”. Les experts sont invités sur les plateaux et dans les colonnes de nos journaux à nous faire part de leurs pronostics. Entre le pessimiste et l’optimiste, nous ne savons trop qui croire. Mais cette ronde incessante d’experts ne manque pas de nous convaincre que “tout” se joue là; que l’économie est désormais notre destin.
Livrés que nous sommes aux aventures du (divin?) marché, ses péripéties sont notre feuilleton médiatique: taux de chômage, fermeture d’usines, création et destruction d’emplois, crise des subprimes, sauvetage des banques par les Etats, les “plus jamais ça” solennels des dirigeants politiques, les Etats s’enfonçant sous le poids d’une dette publique croissante, les appels toujours plus pressants à l’austérité doublés de mea culpa d’une classe politique déclinant le couplet du “on a vécu au-dessus de nos moyens” – tels sont quelques-uns des symptômes qui ont déterminé le Groupe vaudois à explorer le thème de la finance.
Bref: tout ce que vous avez toujours voulu savoir – sans oser le demander – sur la finance, l’argent, la richesse, la justice, la “réalité” des bulles spéculatives, etc. Une de nos ambitions est de contribuer à animer un débat public sur cet enjeu central et permettre aux citoyens que nous sommes de parvenir à un jugement informé. Quelle finance désirons-nous et pour quoi faire? Nous nous demanderons également si ce qu’on désigne sous le doux nom de “pouvoir des marchés” est une illusion ou s’il ne rend pas illusoire la souveraineté politique des Etats. Nous demanderons si l’expansion récente de la finance est au service d’une plus grande justice et prospérité à l’échelle du monde aussi bien que des pays. Nous demanderons enfin si les transformations urbaines qui se préparent vont dans le sens d’une amélioration de la qualité de vie dans les villes.
Le menu, très riche, s’étendra sur toute la saison 2012-13 et convoquera, outre les membres du Groupe vaudois, des acteurs du monde de la finance et, chemin faisant, quelques spécialistes “certifiés” de ces domaines.
Bibliographie de philosophie de la finance proposée par notre partenaire Sophie’s Lovers, librairie philosophique.
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Atelier d’ouverture
10 octobre 2012 (séance 1). Notre première séance s’efforcera d’apporter des réponses à ces trois questions: Qu’est-ce que l’argent? Qu’est-ce que la finance (en tant que sphère professionnelle particulière) et que fait-elle? Quelle relation de confiance ou de défiance s’établit entre débiteurs et créditeurs?
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De l’inutilité des prévisions économiques
2 novembre 2012 (séance 2). Andreas Hoefert, Economiste en chef d’UBS, actuellement en poste à New York.
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L’endettement comme mode de vie
5 décembre 2012 (séance 3). Patrick Ernst, Michel Vanni et Denis Ramelet.
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«Le capitalisme hémiplégique»
16 janvier 2013 (séance 4). Nicolas Bouleau, Philosophe et mathématicien.
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«Savoir financier et vérité: une relation ambiguë»
13 février 2013 (séance 5). Paul Jorion, Anthropologue et économiste.
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Soirée lecture
13 mars 2013 (séance 6). Soirée de lecture de textes autour de l’argent et de la finance.
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Le bénévolat à l’épreuve de l’argent
17 avril 2013 (séance 7). Séance organisée avec la Maison de Quartier Sous-Gare.
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Les écrans de la finance
1er juin 2013 (soirée cinéma).
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De qui est-on le pigeon?
12 juin 2013 (séance 8). Discussion à rebrousse poil de certaines opinions reçues sur la finance animée par Philip Clark (Vice-président du Groupe vaudois de philosophie).