Destitution: une politique de l’expérience

Mercredi
12.06.2019
20h30
Maison de Quartier sous-gare
(Avenue Édouard Dapples 50, Lausanne)

Par Josep Rafanell i Orra, psychologue et écrivain, auteur de En finir avec le capitalisme thérapeutique. Soin, politique et communauté (2011) et de Fragmenter le monde. Contribution à la commune en cours (2018).

Nous vivons dans une dislocation du monde. Que le régime universel d’équivalence qu’on appelle l’économie puisse recouvrir plus que jamais la Terre entière, ne saurait nous cacher sa décomposition. N’en déplaise aux collapsologues et autres gestionnaires de l’écologisme, il n’y a pas d’effondrement du monde mais des effondrements, à chaque fois localisés, avec des lignes de fuite possibles. Et c’est sur des fragments que nous pourrons peut-être ré-ancrer nos expériences, et que pourront émerger de nouvelles Communes. C’est l’affirmation de modes d’existence qui est toujours première.

Compost II – Zones à défendre, interdépendances, communautés

Mercredi
15.05.2019
20h30
Maison de Quartier sous-gare
(Avenue Édouard Dapples 50, Lausanne)

Avec la participation de Frédéric Barbe, co-concepteur de la carte de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, géographe à l’ENSA de Nantes, Laboratoire ambiances, architectures, urbanités ; enquêteur-activiste et poète musical ; Philip Clark, philosophe, entrepreneur, chercheur en innovation communautaire et organisationnelle, et Groupe vaudois de philosophie ; Richard Timsit, fondateur et responsable du Fablab de Renens, hacker, ancien collaborateur scientifique de l’EPFL ; Alain Kaufmann, sociologue, biologiste, ColLaboratoire de l’UNIL et Groupe vaudois de philosophie ; Mathilde Zbären, chercheuse en littérature contemporaine, Faculté des lettres, UNIL. En partenariat avec le ColLaboratoire de l’Univertsité de Lausanne.

L’invention de nouveaux modes de vie implique des expérimentations qui recomposent les identités des acteurs humains et non-humains. Le « compost » constitue ici une métaphore génératrice, philosophique, biologique et politique, conçue comme la collecte, le mélange et la recomposition d’éléments hétérogènes permettant de nourrir et de régénérer les milieux. Les identités s’hybrident peu à peu et engendrent des interdépendances au sein desquelles l’indifférence réciproque entre humains, et entre humains et non-humains, est remplacée par de nouveaux attachements. Ce sont ainsi des communautés et écologies -de pratiques, d’attention, d’affections, d’individuation- qui émergents à travers l’occupation de zones à défendre, l’écriture collective de trajectoires activistes ou la fabrication d’objets techniques dans les fablabs.

Sexe et effondrement

Mercredi
08.05.2019
20h30
Maison de Quartier sous-gare
(Avenue Édouard Dapples 50, Lausanne)

Avec Pierre-Yves Wauthier, anthropologue et sociologue, Romy Siegrist, psychologue et sexologue, et Michel Vanni, enseignant et philosophe.
En partenariat avec l’association CulturiX.

La sexualité et ses usages sont au cœur de toute société. Qu’advient-il dès lors quand une civilisation bascule au-delà de son point d’équilibre? En quoi l’effondrement écologique et politique d’une société peut-il agir sur les désirs, sur les corps et leurs institutions? Quels scénarios se dessinent pour nos relations futures? Peut-on éviter une régression sexuelle et identitaire généralisée?

Bouddhisme et Ecologie

Mercredi
03.04.2019
20h30
Maison de Quartier sous-gare
(Avenue Édouard Dapples 50, Lausanne)

Par Johannes Bronkhorst, Ingo Strauch (Professeurs, UNIL) et Dimitri Schertenleib (Mémorant, UNIL).

Les bouddhistes d’aujourd’hui sont confrontés à la même crise écologique globale. Ils cherchent l’inspiration dans leurs textes anciens et montrent que certaines pratiques décrites dans ces textes — comme l’amour (mettā) ou l’évitement de comportements violents envers d’autres humains, des animaux, voire des plantes — ont un effet positif si adoptées à large échelle. Quelle est la place de la non-violence (ahimsa) et la position des animaux et des plantes dans le cercle des naissances (samsara) ? Peut-on utiliser des principes éthiques bouddhistes pour tenter de répondre à des problèmes contemporains comme la crise écologique ? Nous examinerons la proximité entre certains principes énoncés dans le bouddhisme ancien avec les discours des milieux écologistes contemporains.

Compost I – Faire mondes avec les gènes, les bactéries, les vers de terre et les arbres

Mercredi
20.03.2019
20h30
Maison de Quartier sous-gare
(Avenue Édouard Dapples 50, Lausanne)

Par Philip Clark et Alain Kaufmann, du Groupe vaudois de philosophie et Université de Lausanne.

La biologie et l’écologie nous offrent aujourd’hui des connaissances et des concepts, qui peuvent entrer en résonance avec une philosophie de la nature-culture susceptible de renouveler notre vision des mondes. L’un des principaux obstacles à l’émergence d’une écologie en actes et en pensées, réside peut-être dans la notion d’ « environnement » qui présuppose un extérieur et un intérieur, un royaume de l’humain baigné dans une nature extra-humaine. Nous n’avons jamais à faire à un environnement mais à des « milieux » dans lesquels humains, végétaux, animaux et minéraux interagissent et se recomposent dans un tissu sans couture.

Croisière Toxique

Mercredi
13.02.2019
20h30
Maison de Quartier sous-gare
(Avenue Édouard Dapples 50, Lausanne)

Par François Thoreau, post-doctorant, Spiral, ULiège, et Alexis Zimmer, post-doctorant, Centre Alexandre Koyré, EHESS.

Comment se réapproprier un territoire pollué ? La croisière toxique est un dispositif d’enquête fluviale, une généalogie rugueuse de la vallée de la Meuse, faisant émerger une histoire conflictuelle de l’industrialisation. À rebours de la lecture nostalgique, héroïque et technophile qui domine l’histoire de ce bassin industriel, les croisières toxiques explorent d’autres récits et d’autres registres de sensibilité, cherchent des prises dans cette histoire et ses héritages — faits de conflits, d’aménagements, de désindustrialisation massives et de sols pollués. Comment défaire le caractère d’évidence de l’histoire et permettre sa réappropriation ? Comment rendre le territoire à nouveau polémique ? Par François Thoreau, post-doctorant, Spiral, ULiège, et Alexis Zimmer, post-doctorant, Centre Alexandre Koyré, EHESS.

Incorporer le monde. Aimer le chasselas. Penser la révolution.

Mercredi
23.01.2019
20h30
Maison de Quartier sous-gare
(Avenue Édouard Dapples 50, Lausanne)

Présentation par Alexandre Grandjean (Doctorant à l’Institut de sciences sociales des religions) Avec la participation de Pierre Fonjallaz et Jean-Christophe Piccard. Association Lavaux VinBio.

Le vivant – qu’il soit humain et non-humain – habite le monde à travers son expérimentation des sens et ses interactions constantes avec les autres êtres. Depuis une vingtaine d’année, un mouvement au sein des vignerons suisses revendique une connaissance intime et sensorielle de leurs plantes, de la composition de leurs sols (les fameux terroirs) et de leur situation dans le vignoble et la société. Derrière l’appellation générique de biodynamie se recoupe autant une expérimentation des corps, une contestation des systèmes d’expertise technoscientifiques qu’une philosophie écosystémique de la relation.

Nous aborderons ces différents thèmes directement à travers le vin. Il s’agira ainsi de placer aux oubliettes les conventions de dégustation, les jeux de distinction entre ceux qui savent et ceux qui ignorent, pour réfléchir et ressentir sur nos manières d’habiter le monde et de l’aménager à la hauteur de nos espérances et de nos utopies.

Ce soir-là, dégustation de vin, récits engagés de praticiens, et éclairages anthropologiques vous feront voyager plus loin et mieux qu’Easyjet: en vous-même.

Revitaliser la démocratie par l’écologie: long terme, représentation politique et biens communs

Mercredi
5.12.2018
20h30
Maison de Quartier sous-gare
(Avenue Édouard Dapples 50, Lausanne)

Par Dominique Bourg, philosophe, professeur à l’Université de Lausanne

L’absence de décisions et d’actions à la hauteur des enjeux écologiques s’explique notamment par une inadaptation de nos institutions politiques. La démocratie représentative, comme le droit qui la fonde, ne sont pas en mesure de prendre en compte la question du long terme, de représenter véritablement les intérêts des non-humains, ou de protéger les biens communs qui conditionnent nos existences. Il existe pourtant des moyens délibératifs et institutionnels pour revitaliser la politique. Sauvegarder la biosphère exige en premier lieu de repenser la démocratie elle-même.

Comment répondre de façon non barbare au surgissement de Gaïa? Rencontre avec Isabelle Stengers

Lundi
19.11.2018
20h30
Maison de Quartier sous-gare
(Avenue Édouard Dapples 50, Lausanne)

Plusieurs membres du Groupe vaudois ouvriront une conversation avec la philosophe Isabelle Stengers autour de quelques grands thèmes de sa pensée: Quels types de réponses politiques sont possibles à l’heure de la catastrophe écologique? Quels rôles nouveaux peuvent jouer les sciences dans ces réponses? Comment renouveler nos capacités de pensée et d’imagination? Comment prendre soin de la pluralité de nos expériences du monde?

Isabelle Stengers, professeure émérite de l’Université Libre de Bruxelles, est une des auteures francophones majeures en philosophie des sciences. Elle a aussi écrit sur l’écologie ou la pensée féministe.

La discussion sera animée par Bernadette Bensaude-Vincent, professeure émérite à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, philosophe et historienne des sciences et des techniques.

Cette soirée est co-organisée avec l’Interface sciences-société de l’UNIL.

Encore l’Apocalypse! (Fictions, catastrophes et expériences du soin)

Mercredi
31.10.2018
20h30
Maison de Quartier sous-gare
(Avenue Édouard Dapples 50, Lausanne)

La fiction littéraire et cinématographique a toujours exploité le thème de la catastrophe. D’Armageddon à La Route en passant par Ravage ou Le Jour d’après, nous prenons plaisir à imaginer la destruction potentielle de toute civilisation. Mais ce désir de catastrophe, auquel nous souscrivons le temps d’un film ou d’une lecture, s’ancre dans un besoin profond: celui de nous renouveler, d’imaginer d’autres mondes, d’autres manières d’être. Nous explorerons durant cette séance les vertus insoupçonnées de ces fictions-catastrophes. Et si, en simulant la destruction du monde, nous cherchions en fait à le préserver, à l’améliorer?

Nous aurons le plaisir de recevoir à cette occasion Camille Vallotton, qui vient de publier aux éditions Hélice Hélas Speculum Mortis, une bande-dessinée post-apocalyptique, et qui évoquera pour nous la place de l’imaginaire de la catastrophe dans son travail de création. Cette séance sera animée par Colin Pahlisch, doctorant à l’UNIL et formateur en philosophie à l’UPL.

Découvrez des planches de Camille Vallotton (dossier à télécharger)